En 1975 j’ai assisté en France,
sidéré à un des derniers concerts de Genesis
“The Lamb Lies Down on Broadway“. Un voyage extraordinaire à
travers une
musique progressiste, folklorique jouée par des lutins oniriques.
Un Peter Gabriel
théâtral qui a choisi après de prendre son envol.
J’étais tellement curieux de ce
personnage… Je suis parti vivre au Etats Unis dans les années
75-76-77. Le retour
de Peter Gabriel c’est passé au Winterland de San Francisco
le 07 Avril 1977
J’étais présent, une salle mythique: Jimi, Janis, Gratefull
Dead, The Band…Ce fut
une toute autre révélation, l’ange Gabriel avait muté,
plus accessible, plus proche
des gens, jouant du clavier. Il y eut pas mal de problèmes
techniques sur scène mais,
des musiciens fantastiques: Jerry Marotta, Tony Levin que j’ai
eu la chance de
rencontrer par la suite. A la fin du concert Peter a tiré par
la manche un Robert Fripp
discret pour l’obliger à venir saluer le public, il jouait assis
caché derrière le rideau
de scène. Durant le concert, des sons extraordinaires se mélangeaient,
est apparu cet
instrument improbable: Le Stick Chapman.
Comment distinguer le son? Steve Hunter, Fripp, aux guitares et Tony
spectaculaire
avec cette lyre, ce sitar, cette harpe… Tony rencontré par la
suite en Italie m’a
confirmé que c’était la première fois qu’un Stick
se jouait sur un Big Stage, une
grande scène.
De retour en France, avec l’aide de mon amie américaine, j’ai
réussi a me procurer
cet instrument. Son père militaire de carrière en visite
me l’a ramené des Etats Unis
Questionné à la frontière au sujet de cette longue
valise, le Colonel avec sa “natural
authority“ a prétexté un concert en France...
J’ai essayé le Stick sans trop comprendre, voulant réaccorder
l’instrument façon
guitare, l’approche trop étrange m’a découragé.
Quelques années plus tard, j’ai
rencontré et vu jouer Emmett Chapman en Allemagne, libre et
envoûtant, il
remplissait l’espace musical avec des basses répétitives.
Je lui ai parlé de mes
doutes, il m’a encouragé à expérimenter…Et là,
j’ai compris le potentiel de ce
génial accordage quartes/quintes, selon Emmett: après
plein de recherches: “Sa Révélation“.
La vie m’a pris pendant des années avec des aventures diverses
avec une basse
fretless, des guitares, accordéon, tuba. Au début des
années 2000, une demande
Stick, accordéon pour un enregistrement sur un CD m‘a fait redécouvrir
cet
instrument magique. J’ai décidé de me consacrer enfin
à Ma Musique au travers
du Stick Chapman. Il n’est jamais trop tard.
Comme les techniques et les références ne sont pas établies,
tout devient possible:
ce toucher direct, ce son percussif et cristallin donne envie d'improviser,
de vibrer,
d'explorer, de composer et de partager une musique qui vient du cœur
et du ventre.
Le Stick est facilement transportable. Je suis parti avec dans mes
voyages, et
miracles !
Des aventures, concert à la Maison Colombani à Pondicherry,
enregistrement
d’un CD avec des musiciens indiens, puis les Alliances Françaises
se sont organisées
pour nous monter une tournée en Inde du sud; concerts sur d’autres
continents:
Cap Vert en Afrique, Festival Burning Man aux USA devant la Playa avec
mon
amie chanteuse, prestations en Sicile au Canada, Showcase aux Caraïbes…
Je me sens profondément citoyen du monde. J’ai besoin chaque
année d'aller à la
rencontre d'autres cultures, cet instrument rare au son unique, l’accordage
particulier
cette façon d’avoir la musique complète dans les mains
comme un pianiste m’a
permis aussi de partager des moments avec des musiciens exceptionnels.
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